quelques "arguments" en faveur AAD...petit récapitulatif!

en lisant sur un forum ce récapitulatif, je me suis souvenue d'une discu où on parlait des difficultés à présenter un projet d'AAD dans la famille, l'entourage.
J'avais envie de vous le partager. BiZ

quelle est la femme qui pourra bénéficier chaque mois de sa grossesse d’1h minimum d’examens et de discussions avec la sage-femme qui va l’accompagner lors de son accouchement ?

quelle est la femme qui pourra apprendre de sa sage-femme à écouter son corps, son petit, et reconnaître ses contours, ses mains dans les siennes ?

quelle est la femme qui pourra avoir, tout le long de son accouchement, la sage-femme qu’elle connaît depuis de longs mois, disponible uniquement pour elle ?

quelle est la femme qui pourra bénéficier de l’attention constante de sa sage-femme pendant tout son accouchement ?

quelle est la femme qui pourra passer plusieurs longues heures, voire jours, après son accouchement en compagnie de la sage-femme qui l’a accompagnée durant sa grossesse et son accouchement ?

quelle est la femme qui ne risquera aucun geste iatrogène durant son accouchement ?

quelle est la femme qui se verra rassurée, et non pressurisée par des impératifs temporels ou de changement d'équipe ?

quelle est la femme qui ne risquera pas d’attraper une maladie nosocomiale ?

quelle est la femme qui sera libre de bouger, manger, dormir, boire, s’accroupir, se suspendre, sans regarder sa montre durant tout son accouchement ?

quelle est la femme qui pourra crier autant qu’elle le veut sans être jugée ?

quelle est la femme qui pourra choisir d’accoucher sans péridurale sans être prise pour une folle intégriste, ni subir gestes et pression diverse pour qu’elle l’accepte ?

quelle femme pourra être certaine que chaque acte médical posé est décidé parce-qu'il est nécessaire et non appliqué en raison d'un protocole désuet et de croyances infondées ?

quelle est la femme qui pourra décider librement, informée et en toute connaissance de cause, d'accepter ou non un acte ?

quelle est la femme qui pourra sentir son bébé traverser son bassin, et sa fabuleuse glissade ?

quelle est la femme qui n’aura pas à subir une multitude de paires d’yeux sur son entrejambe abusivement exposé ?

quelle est la femme qui n’aura pas à se remettre d’une épisiotomie qu’on aura peut-être cru bon de lui faire sans le lui dire ?

quelle est la femme qui ne se verra pas encouragée à souffler sur un périnée pas encore prêt à s’étirer mais qu’elle ne sent plus ?

quelle est la femme qui ne verra pas son bébé extirpé aux forceps ?

quelle est la femme qui ne sera pas séparée de son bébé à la naissance ?

quelle est la femme à qui on n'extirpera pas le placenta manuellement au bout d’1/4 h seulement ?

quelle est la femme qui ne se verra pas jugée dans ses gestes, sa façon d’être et son allaitement débutant ?

quelle est la femme qui pourra rester en peau à peau durant de longs jours sans bouger de son lit ?

quelle est la femme qui n’aura pas à se préoccuper de “la valise” ?

quelle est la femme qui pourra compter sur la participation d’un papa impliqué autant qu’elle dans la naissance, papa qui se sentira essentiel et primordial alors ?

quelle est la femme dont le mari / le compagnon, acteur à part entière de l'accouchement, sera pourvoyeur de bien-être, protecteur, organisateur et défenseur de son calme durant l’accouchement ?

quelle est la femme dont le bébé bénéficiera pleinement du sang de son cordon, permettant ainsi son oxygénation maximale ?

quelle est la femme dont le bébé bénéficiera de l’accueil le plus respectueux qui soit, qui ne sera pas battu, refroidi loin de maman, aspiré de tous côtés, lavé de son vernix protecteur, désinfecté sous toutes les coutures des microbes maternels dont il est pourtant familier, mis sous des lampes en cas de jaunisse ?

quelle est la femme dont le bébé ne sera pas déshabillé chaque jour pour examen ou lavage intensif, pesé avant /après les tétées ?

quelle est la femme qui bénéficiera des examens post partum pour elle et son bébé à domicile, par la sage-femme qui la connaît si bien ?

Celle qui, comme moi, accouchera à son domicile.

Non, ce choix n'est nullement anti-sécuritaire, bien au contraire (comparons les chiffres...la France affichant une pitoyable 13ème place au rang mondial en matière de sécurité obstétricale).
Et il est, pour moi (et quelques autres :-)) un choix d'avant-garde, de responsabilité et d'autonomie assumées.

Et si un problème survient ?
La médecine et la chirurgie sont là pour cela, pour sauver les mamans et les bébés en réel danger...les 10 % d’accouchements pathologiques nécessitent-ils, pour autant, que tout le protocole soit appliqué à 100 % des accouchements ?
Si on traitait pour diabète toute la population du pays parce-qu’elle a un risque de devenir diabétique, cela ne vous semblerait-il pas absurde ? Et pourtant, personne n’est à l’abri non plus...comme de toute pathologie, de tout accident. Considérer l’accouchement comme dangereux en soi, parce-que 10 % le sont réellement et alors que 90 % des naissances se passent sans encombres, c’est excessif, non ?
La clinique est à 3 minutes de chez moi. Les transferts sont évidents dès qu’un souci survient. Ça ne me prendra pas plus de temps que d’appeler l’obstétricien et de l’attendre en pleine nuit (puisque les sf ne peuvent pas faire de gestes chirurgicaux elles-mêmes).
Enfin, sachez que je connais plus de soucis dus à des gestes médicaux mal posés (hémorragie post partum suite à arrachage de placenta, et embolie pulmonaire due aux médicaments...)...2 mamans mortes rien que dans mon entourage, que de mamans “sauvées” (1 qui a accouché à 29 SA suite à une hémorragie due aux cicatrices utérines laissées...par son premier accouchement).”

Pascale
maman de Théo (6 ans, né en hôpital, avec le protocole maximal appliqué "au cas où") et de Roxane (27 mois, née à la maison)

mmmmmmmh

Je suis d'accord sur le fond mais je trouve que ça sous entend le pire des hopitaux...

En tous cas, moi, on m'a laissé mon bébé en peau à peau tout nu tant que je voulais, on ne l'a pas lavé, on ne m'a pas proposé la péridurale une seule fois, on m'a aidée pour lancer l'allaitement, on m'a demandé mon accord avant de me donner un antibiotique parce que je perdais beaucoup de sang, et avant une épisio dont j'avais longuement discuté au préalable avec ma gynécologue...
C'est vrai qu'on n'avait pas une sage femme à disposition non stop, mais elles ont tout de même été très soutenantes.
c'est vrai aussi que j'avais préparé un projet de naissance qu'ils avaient lu, et que j'étais informée.

Je suis pas du tout contre les accouchement à la maison, loin de là, mais je trouve qu'il ne faut pas non plus uniquement comparer à la pire des pratiques hospitalières...

Merci pour le texte Bloemeke, c'est super! Je rajouterais 2 arguments qui ont été essentiels pour moi:

Quelle est la femme qui pourra laisser son bébé nu et sans couches aussi longtemps qu'elle le désire?

Quelle est la femme dont le bébé de quelques jours ne sera pas déstabilisé par un changement brusque et complet de son environnement?

Super texte, Bloemeke!

Et pour le luxe: quelle est la femme qui pourra manger un bon plat préparé par son mari et non les repas insipides de l'hôpital?

ninie a écrit:Super texte, Bloemeke!

Et pour le luxe: quelle est la femme qui pourra manger un bon plat préparé par son mari et non les repas insipides de l'hôpital?

Pour ça, il faut encore un mari qui cuisine

Coucou Bulle
loin de moi l'idée de diaboliser les maternités. Tu as raison de réagir, il faut remettre ce texte dans son contexte: il a été écrit par une maman française, 1er bébé né en maternité en 2000, le 2ème né à domicile en 2006.
Je pense qu'on peut dire que depuis quelques années, bcp d'efforts ont été faits en maternité, que ce soit en Belgique ou en France, pour améliorer les conditions d'accueil et d'accompagnement des femmes et des bébés. Une amie qui a accouché de 3 enfants dans la même maternité était frappée de l'évolution des pratiques entre son 1er né et le 3ème.
Il n'empêche...combien de femmes se retrouvent encore livrées à elles-même à un moment où elles auraient bien besoin d'une présence soutenante et continue à leurs côtés? combien de femmes ont eu des difficultés pour lancer leur allaitement, soit à cause de l'indifférence du personnel soignant ou au contraire, suite à son intrusion? combien de femmes ont un vécu traumatique de leur épisio, non sans conséquences pour leur estime d'elles-mêmes et leur vie de couple...

Bref! en partageant ce texte, je trouvais juste intéressant de voir listés ensemble une série d'arguments qu'on avait amenés plic ploc au fil de nos discussions.
Chacune piochera dans la liste ce qui lui parle, y rajoutera ce qui est important pour elle. Que ce soit pour "défendre" son choix d'AAD. Ou pour argumenter ses besoins en structure.

A+

Je suis d'accord avec toi Bulle, les choses évoluent vraiment bien dans les hôpitaux, c'est vraiment chouette. Mais on entend aussi de ces horreurs. Et des aad mal vécus aussi. Comme quoi, mieux vaut bien se renseigner et en discuter avec le gynéco, la sf.

Mais garder son bébé en peau à peau aussi longtemps qu'on veut, ce n'est pas vrai que c'est possible en hôpital, moi Célia, je l'ai gardée en peau à peau (et sans couches) autant que je voulais et ça a duré 10 jours! C'est ce genre de libertés, le fait qu'on est dans son environnement, le fait de continuer à vivre dans le lieu où son bébé est né, qui font qu'un aad quelque chose de magique.

made a écrit:

ninie a écrit:Super texte, Bloemeke!

Et pour le luxe: quelle est la femme qui pourra manger un bon plat préparé par son mari et non les repas insipides de l'hôpital?

Pour ça, il faut encore un mari qui cuisine

Made et Ninie
vous me faites trop rire!

vous imaginez, nos petits maris en train de faire la popote dans le couloir sur un brasero! Comme dans ces pays où les hôpitaux ne fournissent pas la nourriture et où c'est la famille qui cuisine...plus souvent les femmes, à mon avis!

made a écrit:Je suis d'accord avec toi Bulle, les choses évoluent vraiment bien dans les hôpitaux, c'est vraiment chouette. Mais on entend aussi de ces horreurs. Et des aad mal vécus aussi. Comme quoi, mieux vaut bien se renseigner et en discuter avec le gynéco, la sf.

je plussoie!
des expériences négatives, il y en a en maternité et à domicile...et donc, s'informer, poser des questions et rester vigilant, ça vaut quel que soit le lieu et le(s) prestataire(s) de soin choisis pour accoucher.